Le Moabi Cinéma
un ouvrage de blick bassy

SALON DE MUSIQUE. 45 min.

Samedi 7 mars 2020 à 15H30 . Librairie actes sud, Arles.
Dans le cadre du Festival Arles se livre.

Le Moabi Cinéma de Blick BassyEn 2016, après trois albums couverts d’éloges, Blick Bassy éditait chez Gallimard un premier roman en grande partie autobiographique, Le Moabi Cinéma. Comment reprendre son destin en main ? Comment sortir du mimétisme culturel que l’occident impose aux africains ? Comment se ré-enraciner dans sa propre histoire ? Interviewé par Françoise Degeorges, productrice de l'émission Ocora - Couleurs du Monde sur France Musique, le chanteur camerounais revient ici sur les questions existentielles que pose ce conte moderne teinté de réalisme magique… et dont quelques éléments de réponses vous seront livrés dans la soirée, lors de son concert au Cargo de Nuit.

ATELIER D'ÉCRITURE. 2h.

Samedi 7 mars 2020 à 17H . Espace van gogh, Arles.
Dans le cadre du Festival Arles se livre.

Le Moabi Cinéma est également le point de départ d’un atelier d’écriture proposé par Marie-Paule Henri. Cet atelier est ouvert à tous, même aux débutants. Il n'est pas nécessaire d'avoir préalablement lu l'ouvrage dont il est question ici, laissez-vous simplement porter par votre curiosité...
Atelier gratuit sur inscription au 04 90 96 06 27.


Blick Bassy

"On connaissait le Blick Bassy musicien, auteur-compositeur, interprète, producteur installé en France depuis 10 ans. On a découvert, bluffé, l’écrivain. Avec Le Moabi Cinéma, son premier roman, le bluesman camerounais signe une comédie féroce et délicieusement subversive, une autre histoire de l’immigration.
Boum Bidoum, son double de papier, est un enfant de Yaoundé. Fils du très pieux commissaire Boum, on le surnomme "Mingri" à cause de sa silhouette fluette et de sa petite taille. Après avoir arrêté la fac, il n’a qu’une seule préoccupation : quitter le pays. Simonobissick le bagarreur, Obama l’homonyme de quelqu’un, Rigo le footballeur et Kamga, l’homme qui vit "au futur présent et joue les devins d’après-demain", ses amis d’enfance, sont eux aussi candidats au départ. Tous espèrent passer du "statut de mendiant de visa" à celui de "grand quelqu’un". En attendant de décrocher le précieux sésame pour l’Europe, la "bande des cinq" trompe l’ennuie : elle se piétine au football, tuerait père et mère pour un regard de la fille du pasteur, vide des casiers de bières bien frappées "Chez Molo l’Infalsifiable" et refait le monde à travers le filtre ceux qui vivent à "Mbeng", en Occident. Les mbenguistes.
Roman sur la désespérance de la jeunesse africaine,
Le Moabi Cinéma croque le fantasme d’un Occident qui n’existe que dans les témoignages hâbleurs de quelques "glorieux revenants" et dans la "parlotte" des "chaînes d’information séquentielles", celles qui marchent entre deux interruptions de courant, entretiennent la "blanchitude" et le rêve d’Occident. Blick Bassy leur confronte les images autrement réalistes projetées par un mystérieux Moabi (un immense arbre sacré d’Afrique centrale, aujourd’hui en voie de disparition). Cet "arbreécran" hautement gardé par l’armée – le pouvoir a tout intérêt à cacher la vérité – va bouleverser Boum Biboum et remettre en question ses certitudes sur l’immigration. Comment raconter ce qu’il a vu ? Qui le croira ?
À l’heure où des milliers de jeunes Africains choisissent de quitter le continent au péril de leur vie, Blick Bassy en appelle à la farce et à la magie pour alerter sur les mirages d’un "Occident-Eldorado". D’une plume truculente et caustique imprégnée de camfranglais*, il dit à toute une jeunesse sa richesse et lui somme de ne "pas attendre la traversée des mers et des océans pour (se) réaliser
"." Hortense Volle – Pan African Music

* camfranglais : créole camerounais mélangeant le français, l’anglais et des mots empruntés à différentes langues du Cameroun