Il ne sert à rien de se rassurer à bon compte : partout, l’ombre gagne. À Gaza, la destruction d’un peuple. En Ukraine, l’invasion d’un pays souverain. Et ce poison de l’indifférence qui accompagne et cautionne les crimes. De Washington à Moscou, en passant par bien d’autres capitales, sans oublier l’Europe elle-même, les ennemis de l’égalité des droits entendent mettre à bas les principes universels proclamés au siècle dernier, au lendemain de la catastrophe européenne. Ils ne connaissent que la loi de la force, d’une domination sans limite, d’un pouvoir sans morale. Mais il ne sert à rien, non plus, de se lamenter. Plutôt que d’être paralysés par la catastrophe en cours, au risque de l’accompagner par la résignation ou l’impuissance, il nous revient de l’affronter en nous efforçant d’abord d’y voir clair. Car l’ombre qui gagne est aussi celle de l’obscurantisme, de la négation du savoir et du refus de la vérité. Lui résister suppose donc de mieux (se) comprendre et de mieux (se) connaître. Entre inquiétude et espérance, telle est l’ambition de cette rencontre avec l’éditeur franco-syrien Farouk Mardam-Bey et l’écrivain franco-palestinien Elias Sanbar, réunis par Edwy Plenel, co-fondateur de Mediapart. Elle s’inscrit dans une conversation ininterrompue autour d’engagements partagés dont avait témoigné, en 2011, leur livre commun, Notre France (Actes Sud-Sindbad).
Texte : Edwy Plenel ; Photo © Stephane BarbierPlus tard dans la semaine
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