Un vrai joyau que le cloître Saint-Trophime qui déroule à Arles ses arcades comme des prières muettes. En plein centre, un jardin vide respire, et c’est ici qu’on plaça tout d’abord l’italo-britannique Piers Faccini et son comparse de longtemps sur le label No Format Ballaké Sissoko à la kora pour une première chanson: une ode à « une lune mélancolique qui, de ses rayons d’argent, dérobe le temps pour brûler le jour. » Plus loin, entre des colonnes qui accueillent chimères et visages saints en procession figée, ils entonneront le titre « Harbour » où nos lancinants besoins de port d’attache frémissent comme un chant étouffé à travers un harmonica.